A Gwenaëlle...

le 22 mai 2018 · par Etienne Audureau · 0 commentaire(s)

Comme l'ensemble de la communauté médicale, nous avons tous appris avec une profonde tristesse la disparition de Gwenaëlle Vidal-Trécan en fin d'année dernière. Tout au long de son parcours, Gwenaëlle n'a cessé d'oeuvrer à la promotion de notre discipline, la Santé Publique, et a toujours montré un investissement sans faille pour notre institution, l'AP-HP, afin d'y offrir un service public et des soins de qualité pour les patients. Les plus jeunes d'entre nous garderont également un souvenir ému de son investissement pour la pédagogie et trouveront dans son exemple l'inspiration pour suivre son sillon et continuer à porter le flambeau.

Sur une initiative de Christophe Ségouin, la Collégiale a souhaité rendre hommage à Gwenaëlle, co-fondatrice et ancienne présidente, en donnant la parole à trois de ses compagnons de route, anciens présidents et témoins de l'engagement de Gwenaëlle.

Ces quelques mots et toutes nos pensées vont à sa famille, avec nos remerciements particuliers pour Tiphaine pour cette belle photo pleine de lumière de Gwenaëlle.        

 

Pour le bureau, Etienne Audureau, Président


 

Gwenaëlle avait réalisé au départ son internat en endocrinologie, mais sa rencontre avec le Professeur Jacques CHEVALIER, santé publique à l’hôpital Cochin devait modifier son parcours professionnel vers un exercice plus organisationnel de la santé. Elle fut assistante hospitalo-universitaire dans son service, et à la direction du Plan. Son activité principale concerna l’épidémiologie hospitalière à une époque où les séjours étaient cotés par le diagnostic principal, le PMSI n’était pas ébauché.

Cet intérêt précoce pour la santé publique ne s’est jamais démenti. Orientée plutôt sur la qualité et l’organisation hospitalière, elle succéda à Jacques CHEVALIER. Mais elle avait gardé une petite activité de consultation clinique pendant très longtemps.

Elle a toujours estimé que la santé publique était sa discipline d’exercice. Son activité fut inlassable. Nous avons créé ensemble la collégiale de santé publique de l’AP-HP qui continue à bien fonctionner. Nous avons fait les cours en PACES à Corte ensemble jusqu’à la fin. C’était très agréable de travailler avec elle. Gwenaëlle était sympathique, active et bienveillante.

Dominique Bertrand, Ancien Président de la Collégiale de Santé Publique (2004-2007)


 

Gwenaëlle nous a quitté brutalement alors qu'elle venait de mettre fin à son activité hospitalo-universitaire de santé publique après une carrière brillante au CHU Cochin. Elle a présidé à ma suite la collégiale de santé publique, que nous avions, sur l'initiative de Dominique Bertrand au début des années 2000, mis en place au sein de l'APHP. Son rôle stratégique comme membre de la CME pendant deux mandatures a grandement favorisé la reconnaissance de notre spécialité au sein de la communauté hospitalière. Nous retiendrons son engagement sans faille, pionnière dans le développement de la démarche qualité et sécurité des soins, son dévouement pour le service publique hospitalier, et sa volonté de tracer de nouveaux sillons pour mieux assoir la spécialité au sein de notre institution, malgré les réticences et les doutes. Nous nous souviendrons aussi d'une femme chaleureuse, convaincue et toujours prête à se mettre au service de la communauté. So long, Gwenaëlle.

Pascal Astagneau, Ancien Président de la Collégiale de Santé Publique (2007-2012)


 

Gwenaëlle a été l’artisan du rassemblement de notre spécialité. D’abord en tant que cofondatrice et présidente de la Collégiale de santé publique en succédant à Dominique Bertrand puis Pascal Astagneau. Ensuite en réalisant le rapprochement que nous attendions tous entre les épidémiologistes (la « 46.01 ») et ceux qui sont plus proches de la biostatistique et informatique médicale (la « 46.04 »).

Rien n’était parfait certes mais elle est parvenue à nous faire travailler ensemble, à constituer un bureau équilibré où toutes les sensibilités ont été représentées.

Elle avait trouvé un moyen de nous rassembler, au centre de Paris pour que chacun fasse un bout du trajet. Le soir, tard, nous nous retrouvions au café Marguerite pour défendre les positions de notre spécialité, parler des candidats à une titularisation pour lesquels l’avis de la Collégiale était sollicité.

Depuis, nous avions abandonné ce lieu de rencontre. En hommage à Gwenaëlle, notre nouveau président nous a réuni début avril dans ce lieu où nous sommes retournés avec émotion.

Christophe Ségouin, Ancien Président de la Collégiale de Santé Publique (2015-2018)


 

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